À la suite de la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le premier ministre du Québec, François Legault, s'inquiète de l'impact d'une nouvelle vague de protectionnisme américain sur l'économie et le paysage social du Québec. M. Legault avertit les Québécois qu'ils doivent s'attendre à des années potentiellement turbulentes, car les politiques protectionnistes de M. Trump pourraient affecter directement les industries clés et la stabilité économique du Québec.
L'un des principaux points d'inquiétude est l'engagement de Trump d'imposer un tarif de 10 % sur les exportations canadiennes, une mesure qui menace de miner des secteurs vitaux pour l'économie du Québec, tels que le bois d'œuvre, l'aérospatiale, l'agroalimentaire et l'aluminium. Le premier ministre estime que ces tarifs pourraient avoir de graves conséquences, notamment des pertes d'emplois massives dans ces secteurs, qui doivent déjà faire face aux incertitudes économiques mondiales et aux pressions concurrentielles. M. Legault a souligné le risque important pour les emplois dans ces industries, avertissant que les tarifs douaniers pourraient exacerber les vulnérabilités d'une économie étroitement liée aux États-Unis.
En réponse à ces défis potentiels, le gouvernement du Québec a annoncé de manière proactive la création d'un groupe de travail Québec-États-Unis. Ce groupe de travail, auquel participeront les principaux ministères provinciaux, a pour objectif d'évaluer les impacts des mesures protectionnistes américaines sur l'économie du Québec et d'y répondre. Le groupe aura notamment pour mandat d'analyser les effets économiques des politiques américaines, d'élaborer des stratégies visant à atténuer les impacts négatifs et de chercher des moyens d'assurer la protection des intérêts économiques du Québec. Cette collaboration interministérielle reflète la détermination du gouvernement du Québec à relever ces défis en adoptant une approche unie et stratégique.
Au-delà des implications économiques, le premier ministre Legault est également troublé par les politiques proposées par Trump en matière d'immigration, en particulier son vœu d'expulser des millions d'immigrants sans papiers des États-Unis. Au cours des dernières années, des milliers de migrants fuyant les États-Unis et d'autres pays ont traversé illégalement le Québec par le chemin Roxham, mettant à rude épreuve les services sociaux et les ressources de la province. Le premier ministre est préoccupé par le fait qu'une répétition de cette situation pourrait submerger les systèmes sociaux du Québec, ajoutant une pression supplémentaire sur le logement, les soins de santé et les services de soutien communautaire. Pour remédier à cette situation, le gouvernement Legault a l'intention d'exhorter le gouvernement fédéral à renforcer les mesures de sécurité à la frontière et à veiller à ce que les services sociaux du Québec ne soient pas affectés de manière disproportionnée par les changements apportés à la politique d'immigration des États-Unis.
À l'horizon 2026, M. Legault est également très conscient de la renégociation prochaine de l'Accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACUSM). Le premier ministre a souligné l'importance de la voix du Québec dans ces négociations commerciales cruciales, d'autant plus que de nombreux secteurs au Québec dépendent fortement du commerce avec les États-Unis. M. Legault a demandé au gouvernement fédéral d'inclure un représentant du Québec, choisi par le gouvernement provincial, dans l'équipe de négociation du Canada. Il affirme que la présence d'un délégué du Québec garantirait que les priorités économiques uniques de la province, telles que la protection des emplois dans les industries vitales et le maintien de l'accès au marché américain, soient bien représentées au cours des négociations.
En créant le groupe de travail Québec-États-Unis et en préconisant une présence québécoise dans les négociations de l'ACUSM, le gouvernement de M. Legault envoie un message fort : le Québec ne sera pas passif face au protectionnisme américain. Au contraire, la province se prépare à défendre activement ses intérêts économiques et sociaux, assurant ainsi une voie durable vers l'avenir, même en période d'incertitude.
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