Enjeux clés à surveiller lors de la session hivernale au Québec
- David Boudeweel-Lefebvre
- 20 janv.
- 4 min de lecture
La session parlementaire hivernale s’annonce chargée et stratégique pour le gouvernement Legault et les autres partis de l’Assemblée nationale. Voici un survol des dossiers phares qui domineront les débats au cours des prochaines semaines.
Restructuration des équipes, pas de remaniement ministériel
Malgré des rumeurs persistantes cet automne, le gouvernement Legault ne montre aucun signe d’un remaniement ministériel avant la reprise des travaux parlementaires. Cependant, le quart des ministres ont désormais un nouveau chef de cabinet, leurs prédécesseurs ayant quitté le gouvernement. Cette réorganisation interne pourrait signaler une stratégie visant à relever certains défis, notamment le départ de Pierre Fitzgibbon en août dernier et la baisse des intentions de vote pour la Coalition Avenir Québec (CAQ).
La course à la direction du Parti libéral du Québec enfin lancée !
Le Parti libéral du Québec (PLQ) amorce enfin sa course à la direction. Les candidats déclarés sont Pablo Rodriguez, ancien ministre libéral au fédéral, Charles Milliard, ancien PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Denis Coderre, ancien maire de Montréal et ancien ministre libéral fédéral, et Marc Bélanger, avocat fiscaliste. Le député Frédéric Beauchemin, qui avait annoncé son intention d’être de la course, a choisi de se rallier à Pablo Rodriguez. Charles Milliard, de son côté, a obtenu l’appui de Raymond Bachand, ancien ministre des Finances du Québec et figure très respectée parmi les membres du PLQ. Rodriguez et Milliard comptent chacun quatre appuis au sein du caucus libéral. Cette course, qui culminera avec le choix du prochain chef le 14 juin prochain, s’annonce décisive pour l’avenir du parti, qui cherche à regagner la confiance des électeurs et à réinventer son positionnement politique.
Des élections partielles cruciales
Deux élections partielles majeures se profilent à l’horizon. La première aura lieu dans la circonscription de Terrebonne pour remplacer Pierre Fitzgibbon. Ancienne forteresse du Parti Québécois (PQ), cette élection est très attendue, car elle pourrait rebattre les cartes politiques dans la région. Le PQ, le PLQ et Québec solidaire ont déjà désigné leurs candidates cet automne, tandis que la CAQ n’a pas encore annoncé son candidat. L’issue de cette élection pourrait avoir un impact significatif sur l’élan du gouvernement Legault.
Une autre élection partielle pourrait également avoir lieu dans la circonscription d’Arthabaska, un bastion caquiste depuis 2016. Le député actuel, Éric Lefebvre, a annoncé son intention de se présenter pour le Parti conservateur du Canada dans Richmond-Arthabaska lors de la prochaine élection fédérale. Dès le déclenchement d’une élection au fédéral, le siège provincial deviendra vacant. Une défaite de la CAQ dans cette circonscription serait un véritable revers pour le parti, compte tenu de son importance symbolique.
Un projet de loi pour empêcher les nouveaux médecins de pratiquer au privé
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déposé le projet de loi 83, une mesure pour freiner l’exode des médecins vers le secteur privé. Ce projet impose aux nouveaux médecins de pratiquer dans le réseau public pendant cinq ans avant de pouvoir se désaffilier et exercer dans le secteur privé. En outre, les étudiants en médecine devront signer un engagement formel à exercer au Québec après leurs études, sous peine de sanctions pénales. Bien que Dubé se dise ouvert à des ajustements en commission parlementaire, les groupes concernés pourraient contester certaines mesures, notamment les sanctions prévues. Plusieurs d’entre eux attendent des précisions sur les modalités d’application.
Le retour attendu de la réforme énergétique du gouvernement du Québec
Le projet de loi 69, qui ambitionne de doubler la production énergétique du Québec, sera un élément central de l’agenda parlementaire. Ce projet vise à donner les coudées franches à Hydro-Québec pour répondre à la demande croissante d’énergie. Cependant, l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et la possibilité de nouveaux tarifs sur l’électricité exportée aux États-Unis ont poussé la ministre Christine Fréchette à ralentir l’adoption de cette loi. Le gouvernement souhaite analyser l’impact potentiel de ces développements avant d’aller de l’avant, notamment en ce qui concerne la tarification énergétique.
Une réforme attendue du régime de négociation collective
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a annoncé une réforme majeure pour moderniser les règles du régime de négociation des conventions collectives. Avec plus de 600 000 employés concernés, cette initiative vise à simplifier le processus de négociation, souvent jugé complexe et trop rigide. Mme LeBel propose de réduire le nombre de tables de négociation, une mesure qu’elle juge essentielle pour accélérer l’obtention d’ententes. Elle a souligné que les règles actuelles, en place depuis 1985, ne correspondent plus aux réalités modernes du marché du travail. Bien qu’elle ait affirmé que les droits syndicaux et le pouvoir de grève ne seraient pas modifiés, cette réforme pourrait rencontrer une forte résistance syndicale.
Des consultations prébudgétaires sous pression
Le ministre des Finances doit composer avec un déficit historique de 11 milliards de dollars, tout en évaluant les répercussions économiques de possibles tarifs américains annoncés par la nouvelle administration Trump. Ces consultations prébudgétaires seront cruciales pour fixer les priorités, en particulier dans un contexte où les entreprises et les citoyens attendent des mesures claires pour stabiliser l’économie.
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