Le contexte économique nord-américain actuel est marqué par une grande incertitude, alimentée notamment par les fluctuations des tarifs réels ou projetés sur les exportations canadiennes. Dans ce contexte, le gouvernement du Québec, sous la direction de François Legault, navigue à vue. Les défis sont nombreux, d’autant plus que les ministères ont déjà reçu pour consigne de réduire leurs dépenses de manière significative, particulièrement dans les secteurs de la santé et des services sociaux. Cette situation rend l’exercice budgétaire 2025-2026 encore plus délicat.
Les Québécois sont parmi les contribuables les plus taxés en Amérique du Nord. Cette réalité limite fortement la capacité du gouvernement à augmenter la pression fiscale. De plus, le Québec fait face à un immense défi en matière de compétitivité économique, se situant derrière plusieurs de ses principaux concurrents commerciaux.
Au cours des cinq dernières années, le réflexe du gouvernement a souvent été de dépenser pour éviter d’avoir à faire des choix politiques difficiles. Ce recours systématique aux dépenses publiques a permis de contourner certaines décisions stratégiques complexes, mais le temps est maintenant venu de payer la facture. La faible marge de manœuvre budgétaire actuelle en est une conséquence directe.
Dans ce contexte tendu, l’idée d’offrir des programmes d’aide et de soutien aux entreprises et aux travailleurs potentiellement touchés par des fermetures ou des pertes d’emplois est louable, mais risquée. La capacité financière du Québec ne permet pas de multiplier les interventions sans que cela ait de fâcheuses conséquences.
Sur le plan de l’augmentation des revenus, le Québec paie aujourd’hui le prix de certaines décisions prises au cours des quinze dernières années. En refusant le plein développement de ses ressources naturelles, notamment dans le secteur du gaz naturel et par la construction de nouveaux barrages hydroélectriques, la province a laissé passer une importante occasion de renforcer sa filière énergétique. Le choix de continuer d’importer massivement du gaz et du pétrole a un impact réel et direct sur la capacité du Québec à faire face au choc économique actuel.
Lors de son arrivée au pouvoir, le gouvernement Legault portait l’ambition de faire du Québec une province prospère en misant sur ses ressources naturelles. Cette vision, qui aurait pu transformer l’économie québécoise, était une excellente idée. Malheureusement, elle n’a jamais été pleinement mise en œuvre. Si elle l’avait été, les finances publiques seraient aujourd’hui en bien meilleur état, offrant une véritable marge de manœuvre pour affronter les périodes plus difficiles.
Alors que l’élaboration du budget 2025-2026 bat son plein, il est crucial que le gouvernement évalue soigneusement ses priorités. Dans un contexte où les ressources sont limitées, les décisions prises auront des répercussions profondes sur l’avenir économique du Québec.
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